Axes stratégiques de l’AVASAD

En 2019, le Comité directeur a consacré plusieurs journées de travail à une réflexion de fond souhaitée par le Conseil d’administration et pouvant en substance se résumer ainsi: de quoi l’AVASAD a-t-elle besoin pour rester la référence dans sa mission de service public d’aide et de soins à domicile dans les 5 ans à venir?

Cet engagement du Conseil d’administration s’inscrit dans sa mission de garantir la mise en œuvre de la politique d’aide et de soins à domicile, ainsi que des mesures en matière de promotion de la santé et de prévention. Cette co-responsabilité quant au renforcement de la coopération entre les associations et fondations qui la composent et les autres fournisseurs de soins au sein du réseau l’a conduit à engager cette réflexion en profondeur.

Au-delà de l’évolution sociétale attendue (augmentation et vieillissement de la population) qui exigera sans doute plus de ressources humaines et de moyens financiers pour l’ensemble des actrices et acteurs des soins et du social, un certain nombre de spécificités propres à l’aide et aux soins à domicile publics conditionnent aussi les options envisageables.

On peut par exemple citer la technicité et la complexité croissante des soins à domicile vaudois, fruit de la volonté politique du Canton depuis plusieurs dizaines d’années (taux d’hospitalisation et d’hébergement parmi les plus bas de Suisse). Il y a aussi l’apparition de nouveaux acteurs privés dans notre domaine, toujours plus nombreux sur sol vaudois depuis 2-3 ans. Enfin, l’exigence d’une meilleure maîtrise des coûts conduit à repenser les processus entre partenaires, à améliorer l’intégration des soins, leur continuité et la transmission plus efficiente de l’information utile. Et bien sûr, les attentes en prestations à domicile des client·e·s et proches ne cessent d’évoluer.

Partant de ces constats généraux et spécifiques, nos réflexions pour l’AVASAD se sont concentrées sur 4 axes stratégiques: les collaborateur·trice·s, les client·e·s, les prestations et la communication. Telle une boussole qui indique le cap mais pas le chemin, ces 4 axes ne sont pas une fin en soi. Dans le cadre fixé de la politique vaudoise de la santé, ils nous servent néanmoins à repenser le dispositif pour continuer de répondre aux besoins de la population.

En quelques lignes, sans exhaustivité, les options identifiées comme stratégiques et devant guider les choix ces futures années sont les suivantes:

  • Clientes et clients: une approche plus flexible de la prise en soin est souhaitée. Il s’agit d’optimiser l’expérience des client·e·s par une prise en charge davantage centrée sur leurs attentes, en collaboration avec les proches aidant·e·s et partenaires. À cet égard, une des grandes forces du dispositif est son maillage autant cantonal (harmonisation des pratiques, équité de traitement) que régional et local (connaissance du terrain ; proximité avec les communes et entités locales du réseau communautaire).
  • Prestations: Les prestations doivent continuer à évoluer. Il s’agit, une fois de plus, d’identifier l’état des besoins et déterminer les prestations publiques nécessaires pour garantir le maintien à domicile, notamment pour les personnes fortement dépendantes. Parmi les actions à développer, on peut mentionner celles qui vont favoriser la mobilité, repérer les déficits sensoriels ou encore veiller au bien-être psychologique. Sans oublier l’apport des nouvelles technologies à renforcer, mais dans un respect strict de la protection des données.
  • Collaboratrices et collaborateurs: 3 priorités ont été identifiées suite au diagnostic RH de fin 2018: santé au travail, rémunération et évolution des métiers. Ceci impliquera aussi une adaptation de l’organisation avec des équipes plus autonomes et une évolution du rôle des cadres.
  • Communication: une communication à la hauteur de la qualité et de l’importance de nos prestations, pour la population d’abord, et utile à l’accomplissement de notre mission de service public (simplicité, accessibilité, ouverture, transparence, développement marque employeur). À court terme, une modernisation de nos supports digitaux en particulier est attendue.

Toutes ces propositions impliquent des évolutions sur tout le dispositif et posent évidemment la question de leur financement. Le Conseil d’administration et le Comité directeur sont conscients des besoins d’accompagnement, de communication et de formation et du temps nécessaire pour concevoir et mettre en œuvre ces changements. Toutefois, «le jeu en vaut la chandelle», car la conviction d’un service public fort et à la portée de toutes et tous anime les actions dans ce domaine depuis très longtemps. Ce n’est qu’une mutation de plus, pour être, encore et toujours, au service de la population vaudoise